L’évolution des grues mobiles dans le temps
Depuis une soixantaine d’année l’évolution de ces matériels est constante. Les premières grues sur le marché étaient, faut t-il le rappeler, des grues d’importation suite à la dernière guerre : LORAIN – MANITOWOC – PETIT BONNE – PH – GARWOUD…
Les grues sont ainsi restées sur le sol français ont été utilisées par des entreprises qui se spécialisaient ainsi dans le métier du levage.
Matériel vite dépassé par les constructions françaises LABOR (treuil et grues LABOR de st Jean de Maurienne), WEITZ de la région de Lyon, GRIFFET de la région de Marseille, POTAIN de la Clayette 71, PINGUELY Creusot Loire, HAULOTTE Chambéry. Toutes ces grues étaient desgrues treillis de moyenne et forte puissance, adaptées sur des véhicules des surplus américains reconditionnés ou reconstruits et de quelques porte grue de provenance américaine.
Deux types de grues se partagent alors les chantiers : les grues sur camion et les grues sur chenilles.
Le développement des chantiers et de la demande pousse donc les constructeurs à adapter des matériels sur le marché, les premières grues en provenance de l’étranger arrivent en Europe ce sont principalement des grues P&H (U.S.A) et des grues COLES (Angleterre).
Une multitude de constructeurs se partagent alors le marché français avec des normes inexistantes des références de charges en tonnes anglaises (identiques à la tonne métrique) ou en short tons (10% inférieure), le métier de grutier commence à voir le jour, une spécialisation se dessine alors pour les grues de levage et les grues de manutention.
Les grues de levage travaillent le plus souvent calées et la longueur de la flèche est privilégiée, dans les grues de manutention la flèche est en général assez courte mais la grue se déplace avec de grosses charges. Les grues chenilles, elles se spécialisent dans le battage de pieux, dans les chantiers difficiles dans la démolition à la boule etc … dans une utilisation très spéciale qui à d’ailleurs très peu évoluée depuis.
Les grues augmentent en capacité, avec de nouvelles flèches en acier traité leur permettant toujours plus de hauteur et de portée, mais les camions supports restent un frein à leur évolution, un constructeur français SAVIEM propose alors des véhicules qui sont une première alternance avec les véhicules reconditionnés des surplus américains, puis les constructeurs de grues proposent des véhicules fabriqués par leur soins (Belgique, Allemagne, Italie, Angleterre, France) …
Les premières normes sont alors étudiées et produites par l’AFNOR, la profession commence à se structurer, des entreprises de classe plus importante font jour et se démarque en deux camps : le levage/la manutention et les premiers loueurs de matériel avec chauffeur.
Les besoins du marché demandant toujours plus de hauteur et de plus en plus de rapidité dans l’exécution et la préparation des grues au travaille. On voit l’arrivée de grues télescopiques de petites capacités, permettant une rapidité d’exécution de petits chantiers.
Ces premières grues télescopiques arrivent donc de l’étranger COLES – P&H – PETIT BONNE – CORPET – LOUVET. Le développement des matériels français tels que HAULOTTE – PINGUELY et de nouveaux constructeurs voient le jour : PPM par exemple. PPM est le résultat de la fusion de la division POTAIN grue mobile et de la division hydraulique POCLAIN.
Certains constructeurs arrêtent alors leur production dans le domaine de la grue mobile tels que POTAIN, WEITZ et LABOR.
Le marché se développe alors à une vitesse exceptionnelle et voit l’arrivée de nouveaux constructeurs tels que FAUN – DEMAG – CORADINI – LIEBHEER et quelques constructeurs en provenance des régions asiatiques KATO et TADANO.
Des normes sont enfin appliquées et les puissances définies en tonne métrique à 75% et à des distances mini, la lecture des abaques devient plus facile et permet de véritable comparaisons, la formalisation des mouvements en ce qu’on appellera plus tard le code Européen est en marche, les grands leviers de commande font place à des leviers plus petits assistés de façon pneumatique puis plus tard électriquement.
La course à l’innovation est lancée, les grues treillis sont très vite dépassées dans les petits et moyens tonnages, les temps d’exécution n’étant plus comparables, la location s’affiche avec pignon sur rue, de grosses société investissent alors dans les grues, un nouveau métier voit le jour. Les normes deviennent des recommandations et les matériels sont équipés de capteurs permettant de sécuriser les manœuvres.
Les fabricants de câbles, d’élingues, de sangles, etc … suivent également le développement de cette nouvelle profession ou l’innovation est quotidienne.
Certaines grues dites de manutention sont oubliées et reste marginales, le développement des grues treillis est limité aux gros tonnages, les grues treillis chenilles se spécialisent dans certaines applications.
Des marques de grues disparaissent, des regroupements se font jour, le développement des matériels toujours plus haut toujours plus lourd prend tout son sens, les grues télescopiquesdéveloppent alors des puissances importantes. Le développement des moyens de levage permettant la fabrication de pièces de grosse masse, les demande sur du matériel de très grosse capacité devient courant, le nombre de matériels se multiplient dans les régions.
De nouvelles normes sont appliquées, des recommandations se font jour, de nouvelles mesures de sécurité sont mise en place, des matériels CEC (contrôle électronique de charge) sont mise en place dans les grues et la profession se structure et se recentre sur un secteur (location, montage, manutention spéciales, travail subaquatique, forage sondage, etc …)
Nous assistons actuellement au développement de la technique assistée par de l’informatique embarqué, ce qui amène à une sécurité accrue tant pour les utilisateurs que les grutiers.
De nouvelles dispositions législatives sont actuellement à l’étude, elles vont concerner principalement la conduite en sécurité.
Que seront devenues les grues dans 10 ans ?